Le recyclage du plastique
Le recyclage du plastique est un enjeu crucial pour la protection de l’environnement et la réduction des déchets. Dans le cadre de notre projet SolidRecycl, nous voulons non seulement recycler le plastique, mais aussi lui donner un sens social, en créant des opportunités de travail pour des personnes en situation précaire.
- Types de Plastiques Recyclables
Tous les plastiques ne sont pas recyclables de la même manière. Les principaux types sont :
- PET (1) : Bouteilles d’eau, sodas
- HDPE (2) : Flacons de détergent, bidons de lait
- PVC (3) : Tuyaux, cartes bancaires
- LDPE (4) : Sacs plastiques, films alimentaires
- PP (5) : Pots de yaourt, pailles
- PS (6) : Barquettes alimentaires, gobelets en plastique
- Autres (7) : Plastiques composites (souvent non recyclables)
- Le Processus de Recyclage
Avec les machines que nous cherchon à acquérir (broyeur, extrusion, injection, compression), voici comment le recyclage fonctionnerait :
- Collecte : Récupération des plastiques dans les déchetteries, entreprises, événements.
- Tri : Séparation des types de plastiques pour éviter la contamination.
- Broyage : Réduction en petits morceaux ou paillettes.
- Nettoyage : Élimination des impuretés (étiquettes, résidus alimentaires).
- Fusion et Reformatage : Création de nouveaux objets via extrusion, injection ou compression.
- Produits Finaux Possibles
Avec notre projet, nous pourrons fabriquer :
- Objets utiles : Pots de fleurs, mobiliers urbains, plaques de construction, tuiles recyclées.
- Articles promotionnels : Porte-clés, gadgets écologiques.
- Matériaux pour artisans : Feuilles en plastique recyclé pour la découpe et la fabrication de produits sur mesure.
- Impact Social et Écologique
L’idée de créer une coopérative pour offrir du travail à des personnes en difficulté est un point fort du projet. En plus d’un impact écologique positif, tu contribuerais à l’insertion professionnelle en formant des travailleurs et en leur offrant une stabilité.
Microplastiques : ces polluants invisibles qui inondent nos fleuves européens
900 microplastiques par seconde dans la Seine.
Ce chiffre, extrait des dernières analyses de la mission Tara Microplastiques (cf article dans la revue scientifique Environmental Science and Pollution Research, a de quoi inquiéter. Longtemps perçus comme un problème marin, ces résidus plastiques minuscules révèlent désormais leur véritable point d’origine : nos fleuves. Et cette révélation change tout.
Un changement de paradigme scientifique
Menée en 2019 par la Fondation Tara Océan et coordonnée scientifiquement par Jean-François Ghiglione (CNRS), la mission Tara Microplastiques a sillonné neuf fleuves majeurs d’Europe : la Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, l’Èbre, le Rhône, le Tibre, la Garonne et la Loire. Objectif : comprendre d’où viennent les plastiques qui finissent en mer, et à quel moment ils se transforment en microplastiques.
L’hypothèse initiale était claire : les plastiques, jetés dans l’environnement, dérivent jusqu’à l’océan, où ils se fragmentent lentement sous l’effet du soleil et des vagues. Mais la réalité observée sur le terrain a rapidement balayé cette idée reçue. « Nous ne nous attendions pas à ce que les plastiques soient déjà si petits à l’entrée des fleuves », explique Jean-François Ghiglione.
Un protocole scientifique rigoureux
À bord de la goélette Tara, les scientifiques ont suivi un protocole précis à chaque étape fluviale :
- Un prélèvement au large (pollution marine),
- Un dans l’estuaire,
- Un à salinité intermédiaire,
- Un en aval de la première grande ville,
- Et un en aval total du fleuve.
Résultat : plus de 27 000 microplastiques collectés et analysés. Grâce à des technologies de pointe — spectroscopie FTIR, pyrolyse GC-MS — les chercheurs ont pu déterminer la nature chimique des particules, leur origine et leurs additifs.
GPI, macro et micro : une typologie plastique révélatrice
Les plastiques se répartissent en deux grandes familles :
- Les microplastiques primaires, ou granulés plastiques industriels (GPI), base de la fabrication plastique.
- Les microplastiques secondaires, issus de la dégradation de plastiques plus grands.
Ces derniers sont classés par taille :
- Macroplastiques : >2,5 cm
- Mésoplastiques : 2,5 à 5 cm
- Grands microplastiques : 0,5 à 5 mm
- Petits microplastiques : 0,025 à 0,5 mm (invisibles à l’œil nu)
C’est cette dernière catégorie qui a causé la plus grande surprise.
La partie immergée de l’iceberg
Ce sont ces petits microplastiques, invisibles à l’œil nu, qui représentent la plus grande masse totale de plastique dans les fleuves. De 30 à 1000 fois plus massifs que les grands morceaux, ils passent inaperçus… et partout.
Présents dans l’ensemble de la colonne d’eau, ils sont ingérés par de nombreux organismes, contaminant progressivement toute la chaîne alimentaire. Pire encore, ces particules jouent le rôle de radeaux pour des micro-organismes, y compris des pathogènes humains comme la bactérie Shewanella putrefaciens, retrouvée sur des échantillons de la Loire.
Effets sur la biodiversité… et la santé humaine
Des expériences ont exposé des moules — organismes filtreurs utilisés comme bioindicateurs — à ces microplastiques. Résultat : leur respiration a été altérée, preuve d’une toxicité directe liée non seulement aux polymères, mais aussi aux additifs chimiques présents.
Les impacts sur la santé humaine restent à quantifier, mais le lien est plausible. Inhalation, ingestion via l’eau ou les aliments : nous sommes probablement exposés.
Vers un traité international contre la pollution plastique ?
Les données issues de la mission Tara alimentent désormais la base de connaissances de la Coalition scientifique pour un traité sur les plastiques efficace, qui réunit 400 chercheurs de 60 pays. Ce travail sert de fondement aux négociations internationales visant à établir un traité mondial juridiquement contraignant contre la pollution plastique.
Mais le chemin reste semé d’embûches. Face aux pays favorables à une réduction drastique à la source, comme ceux de la « Coalition de haute ambition », se dressent des États défendant les intérêts de leur industrie pétrochimique. En décembre dernier, ce qui devait être l’ultime session de négociations n’avait pas abouti. Une nouvelle session se tiendra du 5 au 14 août 2025 au siège européen des Nations unies, à Genève.
Conclusion : Une pollution invisible mais omniprésente
Ce que révèle la mission Tara, c’est une vérité dérangeante : nos fleuves sont des autoroutes de plastique invisible. Et sans action rapide — réduction à la source, réglementation, innovation, prise de conscience collective — les océans continueront de se charger de cette pollution à bas bruit, aux effets encore mal compris, mais déjà bien réels.